Ces plantes venues d'ailleurs

Des plantes exotiques, originaires des quatre coins du monde, envahissent en maints endroits la forêt. On les appelle «néophytes». Comme l’écosystème forestier en souffre et qu’il constitue un terrain d’accueil pour ces nouvelles arrivantes en pleine expansion, une lutte systématique est nécessaire. Les néophytes engendrent des coûts considérables pour les propriétaires de forêts.

Toute plante importée après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb est appelée « néophyte », littéralement «nouvelle plante». La pomme de terre en est une. Parmi ces nouvelles venues, seules sont problématiques celles qui sont envahissantes et qui colonisent spontanément des milieux naturels comme la forêt ou les berges de cours d’eau.

Beaucoup de néophytes se propagent à partir des jardins privés ou des espaces verts.

L’arbre à papillons (Buddleia davidii), le solidage du Canada (Solidago canadensis), dit aussi verge d'or du Canada, ou le laurier-cerise (Prunus laurocerasus), appelé aussi  laurelle, sont des exemples typiques. Les graines pour oiseaux constituent une source fréquente, quoique sous-estimée, de néophytes. Elles contiennent souvent des graines d’espèces exotiques qui seront disséminées sur de grandes distances par les oiseaux, notamment en forêt.

Routes et chemins forestiers sont des lieux de propagation propices pour les néophytes.

Les semences y parviennent facilement comme «passagers clandestins» des véhicules, et leurs talus ensoleillés offrent des conditions de croissance optimales pour nombre de végétaux envahissants.
Toutefois, un réseau de desserte approprié permet aussi de contrôler plus facilement la présence de néophytes et, le cas échéant, de les combattre.

Les plantes ornementales exotiques agrémentent et enrichissent nos jardins. Mais les conséquences peuvent être dramatiques si elles se retrouvent en forêt. Elles s'y comportent comme des éléphants dans un magasin de porcelaine...

Les fleurs s'épanouissent toute la belle saison dans nos jardins. Mais bien des jardiniers amateurs l'ignorent: quoique très beaux, certains végétaux d'ornement venus de loin constituent un sérieux danger. Ils n'ont pas chez nous de concurrents naturels, ils se propagent facilement au-delà des clôtures du jardin et évincent des espèces locales précieuses. Ils propagent aussi des maladies et des parasites. La forêt est particulièrement touchée.
L'effet peut être fatal si de telles néophytes se mêlent à l'écosystème forestier sous forme de déchets de jardin. Une fois dans le milieu naturel, elles sont difficiles, coûteuses à éliminer par les propriétaires et les professionnels forestiers. Stopper la prolifération de ces plantes étrangères est même impossible en certains endroits. Elles s'étendent de manière incontrôlée pour former des peuplements denses privant d'autres plantes, et notamment les jeunes arbres, d'espace et de lumière.

Il ne faut donc pas jeter de déchets de jardin en forêt.

Jamais! Même si, visuellement, les résidus de taille se distinguent parfois peu des branchages de la dernière coupe de bois, même s'il ne s'agit pas de néophytes mais de simples déchets de gazon ou de mottes de fleurs de balcon. En effet, ce type de déchets verts est une nuisance pour les forêts, car ils contiennent des fertilisants ou des organismes étrangers tels que des virus, des bactéries ou des champignons qui s'introduisent dans l'écosystème.
Merci de ne pas jeter vos rebuts de jardin en forêt et de les confier aux «tournées vertes» ou aux déchetteries.

 

  • Communiqué de ForêtSuisse «Les déchets de jardin, une plaie pour la forêt» (reproduction libre) en format PDF ou Word
  • Télécharger le dessin humoristique de Silvan Wegmann (reproduction autorisée en lien avec le communiqué)
  • La page «Néophytes» du site d'Info Flora est une mine d'informations incontournable 

La lutte contre les néophytes s’avère plus ou moins difficile, coûteuse et peu efficace. Il peut en résulter des coûts élevés à charge des exploitations et des propriétaires forestiers, bien que ni les unes ni les autres ne soient responsables de cette situation. Les répercussions économiques des espèces invasives dans les forêts protectrices, les réserves naturelles et les zones de protection des eaux souterraines sont difficiles à chiffrer, mais ne doivent pas être sous-estimées. Les néophytes y concurrencent la végétation naturelle, causant ainsi un déséquilibre dans l’écosystème. Des forêts protectrices moins stables ou des réserves forestières envahies par des plantes exotiques pourraient en être la conséquence.

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